L’accessibilité numérique est d'une importance capitale pour les cliniques et les hôpitaux. Car cela permet à tous les individus en situation de handicap d’accéder facilement aux ressources en ligne et par conséquent assurer l’égalité des chances en matière de services médicaux. Investir dans l’accessibilité numérique permet surtout de se conformer aux exigences éthiques et aux obligations légales en matière d’inclusion.
Qu’est-ce que l’accessibilité numérique ?
L’accessibilité numérique est la mise à disposition des ressources numériques à tous les individus de manière à ce qu’elles soient compréhensibles et utilisables, elle repose sur 4 grands principes : être perceptible, utilisable, compréhensible et robuste.
1- Perceptible:
Il est essentiel de proposer des alternatives textuelles à tous les contenus non textuels, tels que la transcription braille, les grands caractères, la synthèse vocale, l'audiodescription, le langage simplifié et la traduction en langue des signes. De plus, il est important de fournir des solutions de remplacement pour les médias temporels, comme la transcription textuelle, le sous-titrage automatique.
2- Utilisable:
Toutes les fonctionnalités doivent être accessibles via le clavier, les contenus doivent être affichés suffisamment longtemps pour être lus et compris, et les éléments de navigation doivent être clairement visibles et facilement accessibles.
3- Compréhensible:
Pour accompagner les utilisateurs lors de leur saisie, il est important de fournir un correcteur. De plus, il faut éviter les apparitions brusques des pages qui pourraient perturber les utilisateurs. Les contenus textuels doivent être lisibles et compréhensibles afin que les utilisateurs puissent facilement comprendre le site et son contenu.
4- Robuste:
Pour permettre une interprétation fiable par un grand nombre d'utilisateurs, y compris ceux utilisant des technologies d'assistance, il est essentiel que le contenu soit robuste. De plus, il doit être compatible avec tous les navigateurs et systèmes d'exploitation.
Normes et lois:
-Loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées
-WCAG (web content accessibility guidelines): c’est un recueil des bonnes pratiques mises en place par le World Wide Web Consortium (W3C), une organisation dont le but est de développer des normes web pour rendre le contenu web plus accessible.
-RGAA (Référentiel général d'amélioration de l'accessibilité): regroupe des directives et des critères techniques qui ont pour objectif d'évaluer et d'optimiser l'accessibilité des sites internet et des applications du secteur public en France.
Les obligations:
Déclaration d’accessibilité
Mention note de conformité.
Plan d’action annuel
schéma pluriannuel sur 3 ans.
Contact privilégié (numéro de téléphone, adresse, canal de signalement)
Pour en savoir plus: https://accessibilite.numerique.gouv.fr/obligations/declaration-accessibilite/
Les conséquences de la dématérialisation des services publiques:
Voici les chiffres dus à la dématérialisation des services publics selon l’ INSEE en 2022
Il est vrai que la dématérialisation des services publics limite les déplacements cependant 1/3 des personnes ont renoncé à une démarche administrative.
Seulement 5% des sites publics accessible en 2019.
60% des démarches administratives en ligne sont non accessibles en 2022.
Les personnes précaires font face à un obstacle numérique sur le chemin des droits sociaux.
Difficultés à réaliser de manière autonome les démarches administratives en ligne pour les personnes âgées.
Qui sont les utilisateurs et quels sont les modes de consultation utilisés ?
Les utilisateurs ayant des besoins en accessibilité sont nombreux et différents, nous avons par exemple des personnes aveugles de naissance, dyslexiques, atteintes de DMLA sèche, sourdes ou souffrant de troubles musculo-squelettiques Pour répondre à leurs besoins, différents modes de consultation sont disponibles que nous appelons technologies d'assistance, telles que les logiciels de loupe numériques et de synthèse vocale, qui permettent aux utilisateurs d'adapter les contenus à leurs besoins visuels ou auditifs. En outre, des dispositifs matériels tels que des souris et des claviers ergonomiques peuvent aussi faciliter l'interaction avec les ressources numériques.
Quelques notions importantes:
Arbre d’accessibilité : C’est la représentation dont laquelle une page est exposée au AT
(technologies d’assistance), en d’autres termes c’est une hiérarchie des éléments d'interface utilisateur d'un système. Il commence généralement par un nœud racine qui représente la page d'accueil ou l'écran principal, puis se développe en une structure arborescente avec des nœuds enfants représentant les pages ou les composants accessibles à partir de la page actuelle. Le Navigateur gère l’arbre basé sur le DOM.
DOM (Document Object Model): permet d'accéder, de modifier et de manipuler dynamiquement les éléments de la page, tels que le contenu, les styles, les attributs.
Méta-information : sont des éléments HTML qui fournissent des informations aux navigateurs et aux moteurs de recherche. (roles,noms, propriété)
6 Bonnes pratiques pour rendre un site accessible:
1- Donner des repères de pages : Utiliser des balises HTML telles que <header>, <footer>, <main>, <nav>, et <form> pour définir des zones importantes dans une page, facilitant ainsi l'orientation des utilisateurs, qu'ils utilisent un écran ou une synthèse vocale.
2-Donner un plan de la page : Utiliser les balises de structure de titres <H1>, <H2>, <H3>, et <H4> pour créer une table des matières de la page, donnant ainsi une organisation claire et compréhensible du contenu.
3-Donner le contrôle de l'interface : Utiliser les balises <a>, <button>, <input> (pour les formulaires), et <table> pour donner aux utilisateurs un contrôle utilisable et interactif sur les éléments de l'interface.
4-Bien nommer les éléments d’interface : S'assurer que les éléments d'interface ont des noms accessibles, clairs et uniques pour faciliter la navigation. Il faut utiliser des noms basés sur la fonction, éviter les redondances et rester concis.
5-Donner des alternatives aux images : Fournir des attributs alt appropriés pour les images, en utilisant "alt=fonction" pour les images présentes dans les liens ou les boutons, et "alt=vide" pour les images supprimées, tout en fournissant des légendes ou des textes descriptifs lorsque nécessaire.
6-Donner des alternatives aux médias : Pour les éléments tels que les vidéos, les audios et les objets, fournir des retranscriptions en texte pour permettre aux utilisateurs de comprendre le contenu en l'absence de ces médias.
Voici 10 éléments à vérifier pour tester l'accessibilité :
-Titre de la page
-Élément obligatoire
-Repères de la page
-Structuration de l’info
-Formulaire libellé et erreurs
-Alternatives des images
-Alternatives aux médias
-Accès au clavier
-Redimensionnement
-Contraste suffisant
En conclusion, l'accessibilité numérique est une opportunité d'ouvrir les portes de la santé à tous, en offrant des services en ligne accessibles à chacun, en prenant en compte les capacités chacun . en investissant dans l'accessibilité numérique, les établissements de santé renforcent leur engagement envers l'égalité des chances et l'inclusion.